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9 critères de diagnostic
Dans la classification scientifique officielle des maladies psychiatriques (DSM 5), il existe 9 critères diagnostiques du Trouble borderline de la Personnalité Limite.
Voici donc la classification propre à cette maladie, par ordre de fréquence, sachant que dans ces 9 critères, il en faut au moins 5 pour établir une possibilité de TPL. En effet, la plupart de ces critères peuvent se retrouver de façon isolée, provisoire ou raisonnable chez tout un chacun.
Le TPL se manifeste en outre souvent par d’autres troubles associés.
- Peur de l’abandon
Cette peur peut prendre des proportions extrêmes : ainsi une personne souffrant du trouble borderline qui devra attendre quelques minutes un médecin pourra trouver cette attente terrible, au point de partir ou se taire en entretien, considérant qu’elle ne compte pas assez pour le professionnel censé s’occuper d’elle. - Fluctuation marquée de l’humeur
Écorché vif, le TPL vit tout de façon intense, durable, exponentielle. C’est un-raz-de marée émotionnel, qui influe sur sa concentration et sa motivation, et rend le fil conducteur de sa vie plus difficile.

- Impulsivité
La réaction aux émotions est immédiate, pas pensée. Elle permet de sortir du vécu trop douloureux où un rien blesse facilement, et met en colère. Si la personne TPL se pose et y réfléchit, elle regrettera ensuite, d’autant que sa première peur est celle de l’abandon. - Répétition de comportements suicidaires
L’impulsivité associée au sentiment d’abandon ou de vide pousse de nombreuses personnes TPL à passer à l’acte, n’envisageant aucune autre option pour faire taire leur souffrance. 70% franchissent le pas et 10% « réussissent ». - Automutilation
Les automutilations comme la pratique des scarifications répond au besoin de se sentir vivant, de reprendre contact avec soi, d’éprouver la douleur physique pour étouffer la douleur psychique. - Relations inter personnelles instables et intenses
La personne TPL vit ses relations de façon extrême : je t’adore ou bien je te déteste. Exigeante et exclusive, elle demande beaucoup à ses proches, ne parvient pas à gérer les conflits et vit très mal des situations de rejet et les ruptures. Si on est fatigué et qu’on ne va pas vers elle, la personne TPL ressent un sentiment d’abandon. Quand on revient, elle commence par dramatiser, tout en ayant besoin qu’on ne la laisse pas tomber. Les réseaux sociaux deviennent vite dangereux pour la personne TPL qui subit de plein fouet les commentaires ou à l’inverse les non réactions de la communauté. - Sentiment chronique de vide
La personne TPL vit avec un sentiment de vide intérieur, comme un manque immense, une coquille vide ou l’impression de n’être pas vraiment là. Elle n’aura de cesse de vouloir combler cette angoisse par des comportements impulsifs et des mises en danger. - Instabilité de l’image de soi, personnalité caméléon
La personne TPL a des difficultés à prendre des décisions, à se maintenir dans une même direction. Elle voit les choses en noir et blanc, et ses avis sont rarement nuancés. - Symptômes dissociatifs ou paranoïa
La personne TPL sait mal repérer ses émotions, elle voit d’abord l’insupportable d’une situation, et peine à prévenir ou porter attention à la relation.
Les émotions et la douleur peuvent parfois aussi ne plus être ressenties, quand le malade ne sait pas qu’il est blessé, ne détecte rien mais sent comme une nausée, avec le besoin de s’automutiler pour en sortir. Dans ces mouvements dissociatifs, les troubles de la mémoire sont fréquents, et des périodes entières de la vie peuvent être oubliées. Quand la dissociation va jusqu’à la paranoïa, il n’y a plus de discussion possible.