La désignation de la santé mentale comme Grande Cause Nationale pour l'année 2025, annoncée par le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale du 1er octobre 2024, marque un tournant décisif dans la reconnaissance des enjeux liés à la...
La maladie TPL borderline, parent pauvre des maladies psychiques
Pourquoi les sites en santé mentale parlent-il toujours des mêmes maladies psychiques, et si rarement du trouble borderline ? Un témoignage de Muriel Rosset, Présidente de l’association.
Pourquoi, lorsque je parle de l’association CONNEXIONS FAMILIALES qui vise à faire mieux connaître le trouble borderline, me répond-on invariablement :
« Ah bon, parce que borderline, c’est une maladie ? Ce n’est pas juste quelqu’un d’un peu sur les bords, un peu limite ? D’ailleurs on est tous un peu limite quelque part, vous ne trouvez pas ? »
J’avoue que les deux noms courants pour cette maladie – TPL et borderline – n’aident pas à en comprendre l’importance.
Moi-même, qui ai mis tant de temps à obtenir un diagnostic pour mon proche malade, je n’ai pas fait attention lorsque la psychiatre nous a dit : « nous ne savons pas ce qu’a votre enfant, elle a certainement une personnalité limite, mais il est trop tôt pour en dire plus… »
« Personnalité limite », ça ne ressemblait pas à un nom de maladie. Il nous a fallu attendre plusieurs années pour avoir enfin une reconnaissance et annonce plus officielle de la maladie. Nous avons dû chercher par nous-mêmes des explications qui nous furent trop peu données à l’époque.
Aujourd’hui, je constate que la situation s’améliore sensiblement.
- Des familles accompagnées au sein de notre association ont réussi à obtenir un diagnostic en moins d’un an pour des adolescents encore mineurs.
- La plupart des proches qui suivent nos modules de psychoéducation nous ont été adressés par des psychiatres. Récemment, une malade a même invité ses parents à venir découvrir les stratégies d’adaptation possibles proposées par Connexions Familiales.
Néanmoins, les prises en charge spécialisées dans ce trouble sont extrêmement rares sur le territoire national et il y a encore beaucoup à faire.