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Quelles sont les causes du trouble de personnalité limite ?
On sait actuellement que l’héritage génétique, les facteurs biologiques et l’environnement d’une personne contribuent au tpl. Il existerait une vulnérabilité génétique au développement de ce trouble et des événements stressants contribueraient à son déclenchement.
Des causes multifactorielles
Des facteurs génétiques couplés à des expériences difficiles durant l’enfance favoriseraient une dérégulation émotionnelle et une impulsivité. A leur tour, des comportements dysfonctionnels et des conflits psychosociaux renforceraient le dérèglement émotionnel et l’impulsivité.
En résumé, chez les personnes souffrant de ce trouble, on retrouve souvent :
- une prédisposition génétique,
- des facteurs biologiques ( hyperréactivité de l’amygdale impliquée dans les réactions de peur),
- des événements de vie difficiles ou traumatisants.
Chez des personnes vulnérables, la maltraitance physique ou sexuelle, les séparations, les négligences ou d’autres traumatismes de l’enfance peuvent provoquer le trouble. Cependant, il existe des cas de tpl dans des environnements familiaux aimants. Et toutes les personnes ayant souffert durant leur enfance ne développent pas nécessairement ce trouble.
De nombreux troubles associés
Le diagnostic du trouble de la personnalité limite est difficile à poser car les personnes atteintes souffrent souvent d’autres comorbidités.
Selon Lieb, K et al., 2004, au cours de leur vie, ces personnes vont avoir :
un historique de dépression majeure | 41-83% |
des problèmes d’abus de substance | 64-66%, |
un trouble de stress post-traumatique | 46-56% |
un trouble de personnalité dépendant | 16-51%, |
un trouble panique | 31-48%, |
un trouble de personnalité évitant | 43-47%, |
de la phobie sociale | 23-47%, |
un trouble de la variation de l’humeur | 12-39%, |
un trouble des conduites alimentaires | 29-35%, |
un trouble de personnalité paranoïaque | 14-30%, |
un trouble obsessionnel compulsif | 16-25% |
un trouble de bipolarité | 10-20% . |
Malgré une forte prévalence de ce trouble en clinique et son coût élevé en santé publique, les services, ressources et recherches dans ce domaine accusent deux décennies de retard par rapport à ce qui existe pour les autres troubles. Résultat : ce trouble encore mal connu est rarement diagnostiqué et les thérapeutes spécialisés sont extrêmement rares.