Partir sur les chemins avec l’association Colina

7 Mai 2023 | Actualités, Articles pour les proches de personnes TPL

Colina est une association à but non lucratif qui organise des marches itinérantes. Dans COLINA, il y a le CO de corps, le LI de lien social et le NA de la nature, 3 ingrédients essentiels. L’objectif de l’association est de permettre à des jeunes (18-35 ans) de se remettre en mouvement après avoir connu des moments difficiles sur le plan psychique.

Marcher, c’est bon pour tout le monde, pour les jeunes comme pour les moins jeunes

« Les bénéfices sont pour tous », explique Laurence, la cofondatrice de Colina qui croit au côté initiatique de ce chemin : « Vécu en conscience, le chemin est un dépassement de soi. Il redonne confiance en ses propres capacités et en celles d’autrui. Il invite à l’instant présent, à la joie de l’effort, du partage, des choses simples. Il nous reconnecte à plus grand que soi, avec une nature toujours présente ».

Concrètement, ça se passe comment ?

Entre avril et juillet, 12 personnes partent en itinérance, sac sur le dos, pendant 6 jours ou plus sur un sentier de grande randonnée, en France. Il s’agit chaque fois d’un duo d’organisateurs bénévoles et de 5 binômes composés d’un jeune accompagné de son père, sa mère, d’un frère ou d’une sœur ou d’un ami. Partir avec un membre de la famille ou un ami est rassurant. Cela permet de se lancer plus aisément et de faire tomber les appréhensions, le cas échéant.

Une vingtaine de kilomètres par jour, dans le respect du rythme de chacun.e

Les étapes sont d’environ 20 km par jour : on marche ensemble, à son rythme dans un esprit bienveillant et propice à de nouvelles rencontres. Le projet est accessible à tous moyennant un peu de préparation en amont. Les participants le reconnaissent : « Ces moments de reconnexion à soi, aux autres permettent lâcher-prise, légèreté et joie : on rit beaucoup pendant les marches ! Tout le monde prend soin de tout le monde. »

Combien ça coûte ?

Les coûts sont à prix coutant (environ 50€ par jour plus les billets de train). Quelques bourses solidaires sont prévues si besoin. Pour participer, il suffit de contacter l’association via le site web. Des réunions en ligne sont organisées pour répondre à toutes les questions.

Que retire-t-on de ces marches itinérantes ?

De la fierté

Primo, on ne part pas seul mais à douze. On est toujours plus fort à plusieurs. Quand on se relève d’un cataclysme psychique, arriver à mettre de côté les épreuves que l’on a traversées, cela fait un bien fou. Elisa, 26 ans, a participé à l’une des marches organisées en 2022. Elle en retire une grande fierté : « Cette semaine passée, ce n’est pas rien, j’ai fait quelque chose. Cela a canalisé mon énergie : un mécanisme que je n’avais pas avant s’est enclenché en moi. J’ai plus confiance en moi. Ça m’aide à aller de l’avant. »

Une nouvelle appétence pour l’effort physique

Quant à Paul, 19 ans, le bénéfice immédiat qu’il en a retiré, c’est qu’aujourd’hui, il prend moins le métro. « Je vois l’utilité, les bienfaits de la marche. Je préfère souvent marcher dans Paris plutôt que prendre les transports. Ça me ressource. Il ne faut pas hésiter à le faire ! »

De la bienveillance et de la convivialité

Prête à recommencer au plus vite, Anna, 31 ans, reconnaît que l’expérience a été très agréable. « J’ai fait quelque chose. Je me suis levée le matin. J’étais proche des personnes de mon âge. Il y avait beaucoup de bienveillance et une bonne ambiance entre tous. » 

Une prise de conscience vis-à-vis de soi-même

« Pendant la marche, on pense moins. On stresse moins. On se fait du bien, c’est la base. La première chose, c’est de prendre conscience qu’on ne va pas super bien, qu’on a besoin d’aide. C’est une prise de conscience vis-à-vis de soi-même. » 

Du lâcher-prise

Et Bruno, parent, 57 ans, de rajouter : « Moi, je n’avais pas pris de vacances depuis 5 ans ! Une bouffée d’air, un sacré lâcher-prise ! »

Et les proches, ils en pensent quoi ?

La marche permet de retrouver énergie, fierté et confiance en l’avenir

La fondatrice de Colina avoue qu’elle ne connaissait pas grand-chose de l’univers de la santé mentale avant d’être confrontée aux difficultés de l’un de ses enfants. Et comme tous les parents qui basculent un jour dans cette nouvelle dimension, Laurence est passée par plusieurs phases et s’est posée beaucoup de questions.

Marcher fait un bien fou

Les réponses à toutes ces questions, Laurence les a trouvées sur le chemin de Compostelle. Ces marches qui lui ont fait tant de bien, elle les rend aujourd’hui accessibles à tous ceux et celles qui ont envie de se lancer dans l’aventure. Laurence est aussi coach, particulièrement pour jeunes adultes et proches aidants. Marie qui a déjà participé à deux marches en tant que proche apprécie chaque fois la bienveillance et le lâcher-prise qu’elle en retire et qui lui donnent du ressort pour le retour.

On arrête de ruminer

Bien sûr, de nombreux parents s’interrogent avant de se lancer : « Vais-je être capable de marcher autant ? » « Et si je n’arrive pas à fermer l’œil dans un lieu inconnu ? » Line, qui avait quelques appréhensions avant de partir, a très vite constaté que la marche et la nature l’avait tout de suite placée dans une autre perspective. « Quand on fait 20 km à pied, tous les jours pendant six jours, on se vide la tête de toutes les pensées qui nous empêchent habituellement de dormir. »

On découvre des trésors inexploités en nous

En organisant ces marches, Laurence contribue au rétablissement de jeunes adultes qui ont perdu pied à un moment donné et qui retrouvent leur pouvoir d’agir. « On a tous des ressources, dit-elle, il faut juste aller les chercher. » Énergie, fierté, confiance retrouvées sont les principaux bénéfices.

La marche procure un bien-être physique qui se répercute sur le psychisme

Quand on marche, les tensions se dénouent. C’est mécanique : la nuque, le haut du dos et les épaules se relâchent. La respiration devient plus ample et régulière. Nous sommes soudain plus réceptifs à ce que notre corps nous raconte. Et sans nous en rendre compte, nous décompressons.

Les pensées négatives qui tournent en boucle cessent. On prend conscience de ce qui nous entoure. On se surprend à prêter attention à des choses que l’on n’aurait jamais remarquées en d’autres circonstances. Sur le plan mental, la marche réduit l’anxiété, diminue les symptômes dépressifs et augmente l’estime de soi.

Parent, frère, soeur, conjoint… , n’hésitez pas à en parler à votre proche puis à contacter l’association Colina.