Quels outils au service des familles de personnes atteintes de troubles psychiques ?

Tel était le thème de la journée co-organisée par l’ARS Ile-de-France et l’UNAFAM en mai dernier.

270 professionnels, patients et proches de personnes concernées par la maladie étaient réunis pour partager ou découvrir les outils tels que la pair-aidance, la psychoéducation ou encore les soins de réhabilitation psychosociale.

L’occasion pour Connexions Familiales de présenter notre association et notre programme de psychoéducation.

Comme l’a rappelé Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam, l’entrée dans les soins d’un proche entraîne bien souvent encore une forte charge mentale pour son entourage. Or les programmes de psychoéducation, comme Profamilles ou Connexions Familiales, qui visent à informer les patients et leurs proches sur le trouble psychiatrique et à promouvoir les capacités pour y faire face, conduisent à une amélioration globale de la communication : entre l’entourage et le proche concerné par la maladie, entre les professionnels et l’entourage des patients, et également entre personne concernée et professionnels. Ils permettent également :

• une baisse du nombre d’hospitalisations et du taux de tentatives de suicide de la personne concernée par la maladie (alors qu’elle n’est pas présente aux ateliers, destinés uniquement aux proches),
• une baisse du nombre de jours d’arrêts de travail chez les aidants,
• et de manière plus générale, une amélioration de la qualité de vie des familles…

Diverses méthodes et programmes de psychoéducation ou d’éducation thérapeutique des proches actuellement proposés en Île-de-France, ont été présentées tant par des soignants que par des proches devenus formateurs, ou des médiateurs de santé pairs. A l’instar de connexions Familiales, ces programmes ou méthodes ont en commun de permettre :

• le partage de connaissances sur la maladie / les troubles,
• une déculpabilisation des familles ou des proches,
• la lutte contre l’isolement social des familles,
• l’acquisition de stratégies de « coping » pour gérer le quotidien et les difficultés,
• le développement de l’alliance thérapeutique,
• l’amélioration de la communication avec et autour de la personne concernée par la maladie,
• le développement de ressources mobilisables par les proches.

La journée a également été l’occasion de promouvoir les démarches de soutien par les pairs et notamment de pair-aidance professionnelle, en particulier de pair-aidance familial. L’exemple du Québec, présenté par une intervenante pair-aidante familiale québécoise, où des pair-aidants familiaux sont formés depuis 2014, pourra être source d’inspiration pour une démarche encore très récente et peu développée en France.

Autour des familles, les thérapies familiales et multifamiliales dans l’accompagnement des patients et de leurs familles ont également pu être mises en valeur. Leur cadre de modélisation, souple et adaptable, permet de les utiliser pour une grande pluralité de troubles psychiatriques ou dans les troubles de la relation, en les adaptant aux pathologies et aux problématiques rencontrées par les familles, ainsi qu’aux disponibilités de celles-ci. C’est dans ce cadre notamment que sont organisés les groupes multifamiliaux de régulation émotionnelle (TCD) à l’hôpital Mignot de Versailles (78).

Il est significatif que notre association, seule à ce jour à représenter spécifiquement les proches de personnes borderline, ait été invitée à cette journée. Nous remercions vivement le Dr Olivier Canceil, Vice-président de Santé Mentale France, de nous y avoir convié. Cela démontre, si besoin en était, que ce trouble est de plus en plus visible et reconnu ainsi que le rôle essentiel que peut jouer l’information et la formation des proches dans l’amélioration de l’état des personnes qui en souffre.

Vous pouvez retrouver :

• les vidéos (YouTube) de l’ensemble des présentations de cette journée
• les diaporamas de chacune des présentations

sur la page dédiée à cette rencontre sur site de l’ARS.