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Cet article fait partie d’une série consacrée au GPM-A (Good Psychiatric Management pour Adolescents), qui est un traitement généraliste permettant une prise en charge efficace des adolescents souffrant du trouble borderline (TPB).
Il s’agit d’une adaptation du modèle développé pour les adultes par le Dr John Gunderson de l’hôpital de Mc Lean (Université de Harvard).
On ne le répétera jamais assez. Ce qui est délétère, c’est l’absence de prise en charge et non le diagnostic. Un diagnostic précis apporte un soulagement et améliore l’état de santé général. Il réduit la stigmatisation, le blâme et la colère. Le diagnostic minimise l’impact du TPB sur le développement normal de l’adolescent. Il rassure sur les compétences des thérapeutes, notamment au niveau des attentes vis-à-vis des traitements médicamenteux et des prises en charge. Les patients ont des attentes irréalistes vis-à-vis des traitements médicamenteux. Ils rêvent souvent d’une molécule capable de supprimer d’un coup tous les symptômes. Il est important de leur expliquer ce qu’ils peuvent attendre des médicaments et d’une psychothérapie : ils comprennent mieux ainsi les outils à leur disposition.
Le diagnostic est tout aussi fiable et valable à l’adolescence qu’à l’âge adulte. Il est légitimé par le DSM-5 et la CIM-11. Il diminue la culpabilité des parents et des patients et les invite à collaborer. Il prépare les cliniciens à l’hypersensibilité de leur patient et à leur propre contre-transfert.
Parmi les signaux d’alerte à prendre très au sérieux, il y a :
Les troubles d’« internalisation » affectant le « soi »[1] et les troubles d’« externalisation »[2] sont également des signaux d’alerte importants. L’irresponsabilité, l’inconstance, l’égocentrisme du jeune font partie des symptômes. Ce ne sont pas des défauts de caractère.
Quand il existe des prises en charge efficaces, un diagnostic donne de l’espoir. Il diminue le sentiment de ne pas être comme les autres. Certains thérapeutes disent :
« je peux aider sans faire de diagnostic. »
C’est parfois vrai, mais pas toujours.
Le jeune risque d’avoir honte et de se sentir stigmatisé. Le diagnostic risque d’offenser le patient et les parents, etc. Comme on le voit ci-après, la liste des résistances est longue.
Plus le trouble tarde à être traité, plus il se chronicise. Et plus les chances de rétablissement diminuent. Une intervention précoce est donc souhaitable. Les symptômes du TPB chez les jeunes sont envahissants et persistants. Il y a peu de chances qu’ils soient liés à un autre trouble mental quand les symptômes existent depuis au moins un an (DSM 5 – section III). Ces symptômes se distinguent très clairement des comportements typiques de l’adolescence par :
Que l’on soit convaincu de l’intérêt de poser un diagnostic ou pas, l’important c’est de mettre en place des choses pour aider le jeune à avoir une vie épanouie. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste du TPB pour le traiter efficacement. Les approches généralistes peuvent être efficaces. Un diagnostic précoce améliore le résultat à long terme. Il limite la probabilité d’interventions thérapeutiques inefficaces. Il limite aussi les errances et les confusions avec d’autres troubles (bipolarité).
Il existe de nombreuses combinaisons possibles des critères du DSM-5. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre. Il faut le dire au patient pour le rassurer. En examinant les critères du DSM avec l’adolescent·e, on peut l’aider à clarifier ce qu’il ou elle ressent. Le diagnostic n’en sera que plus précis.
Le sentiment d’abandon peut prendre des formes multiples comme le montre le témoignage suivant :
« Une fois, j’étais en train de danser en boîte de nuit avec des ami·e·s. Tout d’un coup, j’ai éprouvé un terrible sentiment d’abandon et j’ai eu envie de mourir. »
« Parfois, je me sens tellement vide… Comme si j’étais au bord d’un précipice et que je n’avais plus d’émotions, plus rien. Et ça me terrifie ! »
L’hypersensibilité interpersonnelle est importante. Il faut questionner le patient à ce sujet.
« Je peux changer d’humeur plusieurs fois au cours de la journée, parfois même dans l’heure. Il suffit d’un rien. »
» Je suis tout le temps en colère et je peux vraiment exploser pour rien. »
« Quand la tension monte, j’arrive plus à réfléchir. Je veux juste plus ressentir. Et je peux faire des bêtises. »
« Parfois en cours, j’ai l’impression que je ne suis pas réelle, que rien n’est réel et que je suis comme spectatrice. »
Les enfants nés très sensibles éprouvent des sentiments intenses que les autres ne peuvent pas comprendre. Ce n’est ni bon, ni mauvais. C’est juste une réalité à laquelle il faut s’adapter ! Lorsqu’ils ne savent pas gérer leurs émotions et que l’entourage ne sait pas non plus comment les aider, cela peut entraîner des problèmes à l’école comme à la maison.
Une manière d’expliquer cette hypersensibilité aux patients est de la comparer à un superpouvoir qu’il faut apprendre à gérer. Et pour cela il existe des outils très simples. Comme on l’a vu, le seuil des symptômes est encore flou chez les adolescents.
Extrait retranscrit à partir de la formation du 21 avril 2023 sur le GPM-A – Lien vers la vidéo de la séquence animée par le Dr Marlène Jan :
[1] Manque de confiance, dépression, anxiété, phobie ou désintérêt pour toute forme d’activités, comportements solitaires, manque de buts dans la vie.
[2] Troubles du déficit de l’attention, conduites à risque ou troubles oppositionnels avec provocation.