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Les hallucinations acoustico-verbales (HAV) sont des voix que le patient entend à l’état éveillé, en l’absence de toute origine externe. 70 à 80% des personnes souffrant de schizophrénie entendent des voix. Dans le trouble borderline ou TPL, ces hallucinations sont beaucoup plus fréquentes et graves qu’on ne le pense généralement.
Elles concernent 25% des personnes atteintes de TPL
D’après 15 études menées auprès de personnes atteintes de trouble borderline, la fréquence moyenne des HAV varie de une fois par jour à une fois par heure, chaque épisode durant plusieurs minutes ou plus. Les voix sont d’ailleurs plus présentes pendant les périodes de stress.
Des voix plutôt malveillantes
61% des patients assimilent ces voix à des « commentaires » et 40% à des « dialogues ». Et pour 56% d’entre eux, il s’agit d’hallucinations impératives. Le contrôle sur les voix est d’ailleurs pratiquement absent. Quatre autres études rapportent que 75% des personnes concernées parlent de voix qui les critiquent, tandis que 50% entendent des voix qui les enjoignent à se faire du mal.
Dans le trouble borderline, les HAV ont longtemps été qualifiées de pseudo-hallucinations. On pensait qu’elles étaient légères et différentes de celles de la schizophrénie. En fait, les caractéristiques phénoménologiques des HAV des patients borderline ne diffèrent pas de celles de la schizophrénie et la détresse qui en découle pourrait même être plus grande.
Des hallucinations auditives, visuelles, olfactives et tactiles
La majorité des patients TPL avec HAV expérimentent des hallucinations dans au moins une autre modalité sensorielle. Les hallucinations visuelles sont les plus importantes, accompagnées de délires, de suspicion et d’idées de persécution.
Quel impact des comorbidités ?
On estime parfois que les HAV des patients souffrant de TPL viennent des comorbidités (troubles de l’humeur ou consommation de substances). Deux études ont étudié le lien entre HAV, comorbidité et traumatismes de l’enfance. En l’état actuel des recherches, l’état de stress post-traumatique (ESPT) est le seul trouble comorbide associé aux HAV. Par ailleurs, les patients souffrant à la fois de TPL et de HAV ont davantage subi d’abus durant l’enfance et ont plus de troubles dissociatifs, que les patients souffrant de schizophrénie.
Les antipsychotiques sont efficaces
21 études montrent que les antipsychotiques typiques et atypiques tendent à avoir des effets positifs sur les hallucinations auditives des patients TPL. Mais à ce jour, aucune étude n’a été menée pour mesurer l’efficacité des thérapies comportementales et cognitives (TCC), de la thérapie comportementale dialectique (TCD) sur les HAV.
Pour une meilleure prise en compte
Les hallucinations ont un impact important sur la vie des patients. Dans le trouble borderline, les hallucinations vont généralement de pair avec des hospitalisations et des tentatives de suicide plus fréquentes. Elles nécessitent un traitement efficace. Malgré cela, elles sont souvent ignorées par le personnel soignant. Elles ne sont pas non plus un critère important dans le DSM 5 ou la Classification Internationale des maladies (CIM-10). Et à ce jour, il n’existe pas de consensus sur la façon de les traiter.
Source : Auditory Verbal Hallucinations in Borderline Personality Disorder and the Efficacy of Antipyschotics: A Systematic Review by Christina W Slotema, Jan Dirk Blom, Marieke B. A. Niemantsverdriert and Iris E.C. Sommer, publiée le 31 juillet 2018